L’édition 2018 du Salon Solutions e-Achats a confirmé la percée des technologies d’Intelligence artificielle dans les outils métier, pour assister les utilisateurs à travers des agents conversationnels, confier certaines tâches répétitives à des robots ou amener l’analyse vers le prédictif et le prescriptif. Voire permettre aux systèmes d’agir seuls, pour suppléer les équipes. Petit tour d’horizon par Acxias, qui a parcouru les allées et suivi quelques présentations pour vous.
Machine learning, réseaux neuronaux, moteurs d’inférence… Pas une conférence, pas un atelier, pas une carte blanche, pas un avis d’expert – ou presque – sans qu’il ne fût question d’Intelligence artificielle (IA), lors de l’édition 2018 du Salon Solutions e-Achats, organisée du 24 au 26 septembre dernier à Paris. Dès la table ronde inaugurale, pourtant consacrée aux stratégies de digitalisation de la fonction achats, les intervenants n’ont pas raté l’occasion de s’engager sur ce terrain. « Pour accélérer les prises de décision et augmenter la performance des achats, les capacités de reporting et d’analyse sont essentielles, et la donnée cruciale », a expliqué la directrice commerciale d’un des principaux éditeurs du marché des solutions digitales achats. « En ce sens, nous travaillons activement sur les bots et l’intelligence artificielle ». Partageant cette approche de la création de valeur par la donnée, le directeur général des opérations d’un de ses concurrents a précisé que « l’IA est saupoudrée dans des fonctions comme le processus de contrôle factures et de rapprochement avec la finance, et dans le processus d’approvisionnement ». Sur le terrain, en effet, au-delà des chatbots et de quelques pilotes dans le domaine de la gestion des risques fournisseurs, les cas d’usage se limitent encore souvent à la chaîne de facturation-paiement, avec principalement du traitement d’image et de texte.
Sans omettre de rappeler les trois pierres angulaires d’une direction des achats performante (gestion des fournisseurs, des contrats, des dossiers/projets), le directeur produit d’un troisième éditeur spécialisé a rappelé pour sa part que l’intelligence artificielle pouvait ne pas être proposée en natif dans les solutions achats. « Ce sont des technologies qui apportent beaucoup, y compris en s’interfaçant avec des applications spécialisées », a-t-il expliqué, soutenu dans son approche par le président et fondateur d’une start-up e-achat, qui considère que « la tendance est aux solutions ouvertes, interconnectées et interopérables ». En préalable au déploiement de l’IA, la « Robotic process automation » est l’autre grande innovation du moment, pour confier à des robots logiciels l’exécution de tâches répétitives et fastidieuses. « La RPA, comme l’intelligence artificielle ou même la dématérialisation, fait partie de ces technologies qui permettent de simplifier et d’optimiser la chaîne procure-to-pay », considère le directeur pour l’Europe du Sud d’une autre plate-forme. Et même, plus précisément, « les tâches à faible valeur ajoutée, notamment pour dématérialiser et rapprocher automatiquement les factures et les commandes », a complété le directeur du marché européen chez un concurrent, avant d’être corrigé par un autre interlocuteur : « Il ne faut pas se limiter aux opérations administratives et financières, mais proposer la RPA en natif sur tous les modules des solutions ».
De nombreux autres intervenants ont abordé « la valorisation de l’acheteur par la machine », comme l’atelier « Bonnes pratiques » sur l’utilisation du Machine learning et de la prédiction pour les achats courants, la table ronde « Mesurer intelligemment la qualité fournisseurs » ou la carte blanche d’un éditeur consacrée à la dématérialisation et au « rapprochement automatique des factures » avec les commandes d’achats indirects. Sans oublier les présentations du Colloque IA des métiers de l’entreprise, en particulier le « Focus » dédié à la direction des achats, et les « Masterclass » abordant deux questions stratégiques : « Comment connecter l’IA aux applications métiers » et « De l’importance des jeux de données pour l’apprentissage ? ». Autres technologies innovantes évoquées lors du salon : l’Internet des objets (IoT) et, surtout, la Blockchain. La table ronde sur « Le financement de la Supply chain » a notamment montré comment l’utilisation des « Smart contracts » de façon intégrée dans les solutions e-achats pouvait permettre de sécuriser l’émission des bons de commandes et de déclencher au plus tôt le processus de paiement. D’autres applications de la Blockchain aux achats seraient en gestation chez plusieurs éditeurs présents au salon, liées par exemple à la vérification des informations fournisseurs ou à la sécurisation des contrats.